La Mort a été représentée en tant que figure anthropomorphe ou comme personnage fictif dans de nombreuses mythologies et cultures populaires.

Dans le folklore occidental moderne, La Mort est généralement représentée comme un squelette portant une robe, une toge, noire avec capuche, éventuellement une grande faux. La Mort est alors connue sous le nom de « La Grande Faucheuse » ou tout simplement « La Faucheuse ».

faucheuse-mort.jpgCe symbole d’origine italienne est très présent durant tout le Moyen Âge et à la Renaissance, dans les peintures apocalyptiques et macabres comme celle de Pieter Bruegel l’Ancien (Le Triomphe de la Mort). À une époque où la peste noire faisait des ravages, la faucheuse représentant un être terrifiant venu happer les vivants d’un coup de lame. Les allégories de la mort ont été reprise maintes fois dans des ?uvres plus récentes, notamment liées à la fantasy, avec la même symbolique qu’à leur origine.

Mais la mort a pris beaucoup plus de formes et représentations symboliques que celles que nous connnaissons…

Partons découvrir les diverses représentations de la Mort :

  • LANKOU en Basse Bretagne.
  • IZANAMI, la déesse de la création et de la mort au Japon.
  • Chez les Aztèques, MICTLANTECUHTLI est le dieu de la mort.
  • PLUTON, Le dieu des Enfers des romains.
  • HEL, la déesse des morts dans la mythologie nordique.
  • ANUBIS, l’accompagnateur des morts, et le protecteur des tombes en Egypte.
  • THANATOS, le fils de la nuit, figure de la Mort pour les Grecs anciens.
  • YAMA, le juge des morts des Hindouistes .
  • YANLUOWANG, le dieu chinois et bouddhiste, gardien et juge de l’enfer.
  • Et une vision contemporaine européenne et décalée de la mort
      

L’ANKOU en Basse Bretagne.

L’Ankou semble être un héritage de la mythologie celtique, et plus précisément du Dieu-père dont la fonction est la perpétuation des cycles vitaux, comme la naissance et la mort, les saisons ou le cycle jour nuit.

Bien qu’on lui attribue désormais la faux ou la pique, son arme canonique est le mell benniget ((br) maillet béni). Tout indique sa proximité avec le dieu gaulois Sucellos et le dieu irlandais Eochaid Ollathair, ou Dagda, qui tuent et donnent la vie avec leur arme, maillet ou massue. L’Ankou est une figure panbrittonique de cette fonction, et est appelé Anghau au Pays de Galles et Ancow en Cornouailles. Sa fonction a par la suite été réduite à la seule Mort.

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IZANAMI, la déesse de la création et de la mort au Japon.

Izanami.jpgLe dieu Izanagi se lamentait sur la mort d’Izanami (sa femme, elle aussi déesse), et il entreprit un voyage à Yomi (la sombre terre de la mort). Il chercha Izanami et la trouva rapidement. Izanagi ne pouvait pas la voir car les ombres la cachaient bien. Néanmoins, il lui demanda de revenir avec lui. Izanami l’informa qu’il était trop tard. Elle avait déjà mangé la nourriture de Yomi et appartenait maintenant à la terre de la mort. Elle ne pouvait pas revenir à la vie.

Izanagi fut scandalisé et refusa d’accéder à son souhait d’être laissée dans les bras de la sombre Yomi. Pendant que Izanami dormait, il prit le peigne qui retenait sa chevelure et l’alluma comme une torche. Sous la soudaine lumière, il vit l’horrible forme prise par sa belle et gracieuse Izanami. Son corps n’était plus que chair avariée où couraient des asticots et autres créatures répugnantes.

Poussant un cri, Izanagi ne put contenir sa peur et s’enfuit, ne songeant qu’à revenir dans le monde des vivants en abandonnant sa femme morte. Izanami se réveilla en hurlant, indignée, et se mit à le poursuivre. Sur son ordre, des sauvages shikome (??, shikome, des femmes répugnantes) le prirent en chasse pour le ramener.

Izanagi sortit précipitamment et poussa rapidement un rocher à l’entrée de la caverne qui était l’entrée de Yomi. Izanami poussa des cris perçants derrière cette barrière infranchissable et lui dit que s’il la laissait,

… elle détruirait mille êtres vivants par jour. Il répondit furieux qu’il donnerait la vie à mille cinq cents.


Chez les Aztèque, Mictlantecuhtli est le dieu de la mort.

Mictlantecuhtli.jpgDans la mythologie aztèque, Mictlantecuhtli est le dieu de la mort, Son nom signifie « seigneur du Mictlan », le domaine de la mort, le lieu le plus bas de l’inframonde. Selon un des mythes de la création du monde, c’est là que Tezcatlipoca et Quetzalcoatl l’ont enfermé en mettant en ordre les éléments.

Comme principal dieu de la mort, le culte de Mictlantecuhtli était particulièrement important et impliquait des sacrifices humains et des actes de cannibalisme.

Sa représentation typique est un squelette couvert de taches jaunes et rouges représentant des restes de chair. Bien que sa tête soit un crâne, il a une langue, des dents, des gencives et des yeux. Sa gueule est toujours béante, prête à avaler les étoiles qui se couchent pendant la journée, et les hommes qui viennent à mourir. Il a également des oreilles, ornées de pendants en restes humains (des mains ou des os). Il
est souvent dépeint avec un grand plumail et des sandales, signes de son rang de seigneur des enfers.

 


Pluton, Le dieu des Enfers des romains.

pluton.jpgPluton, en latin Pluto, est un dieu chthonien de la religion romaine ; c’est « celui qui enrichit », similaire au dieu grec Hadès, « celui qui rend invisible ». Il est le dieu des Enfers.


Pluton est ordinairement représenté avec une barbe épaisse et un air sévère. Souvent, il porte son casque, présent des Cyclopes (fils de neptune), dont la propriété était de le rendre invisible ; parfois, il a le front ceint d’une couronne d’ébène, ou de capillaire, ou de narcisse. Lorsqu’il est assis sur son trône d’ébène ou de soufre, il tient de la main droite soit un sceptre noir, soit une fourche ou une pique.

Quelquefois, il tient des clés dans ses mains, pour exprimer que les portes de la vie sont fermées sans retour à ceux qui parviennent dans son empire.

Les Romains avaient mis Pluton non seulement au nombre des douze grands dieux, mais parmi les huit dieux choisis, les seuls qu’il fût permis de représenter en or, en argent, en ivoire. Il y avait à Rome des prêtres victimaires uniquement consacrés à Pluton. On lui immolait, comme en Roumanie, des victimes de couleur sombre, et toujours en nombre pair, tandis que l’on ne sacrifiait aux autres dieux que des victimes en nombre impair. Elles étaient entièrement réduites en cendres, et le prêtre n’en réservait rien, ni pour le peuple ni pour lui. Avant de les immoler, on creusait une fosse pour recevoir le sang, et on y répandait le vin des libations. Durant ces sacrifices, les prêtres avaient la tête découverte, et le silence absolu était recommandé aux assistants, moins encore par respect que par crainte du dieu.


Hel, la déesse des morts dans la mythologie nordique.

hel2.jpgDans les croyances nordiques ancestrales pré-chétiennes, Hel est l’une des hypostases de Freyja la Grande Déesse Mère.

Le nom hel (helja) signifie : accueillir, cacher, car Freyja est aussi la déesse de la mort qui accueille la moitié des guerriers.

Dans les textes anciens et selon la tradition odiniste, Hel est la douce déesse de la mort.
Elle a la moitié du visage plongé dans les ténèbres de la mort et l’autre dans la lumière de la vie.

Elle conduit les esprits des défunts notamment ceux qui ont eu une « mort de paille » c’est-à-dire une mort naturelle dans leur lit, vers leur vaisseau pour suivre le courant de l’une des douze rivières, les Élivágar dont l’une d’entre elles débouche dans le pays de Gimlé (équivalent des Champs Élysées grecs). Les Vikings et plus largement les Scandinaves qui n’avaient pas la possibilité d’être inhumés dans de vrais navires, avaient des « tombes naviformes » en pierres levées pour figurer un vaisseau. Hel avait la possibilité de transformer ces sépultures naviformes en véritables navires.

Son nom est à l’origine des mots hell en anglais, Hölle en allemand et helvete dans les langues scandinaves qui signifient enfer.


Anubis, l’accompagnateur des morts, et le protecteur des tombes en Egypte.

Anubis est le nom grec d’un dieu de la mythologie égyptienne qui se nomme Inpou ou Anepou « celui qui a la tête d’un chacal (ou un chien sauvage) » dans la langue hiéroglyphique. Associé au culte funéraire et à la protection du défunt, il est représenté sous la forme d’un canidé noir (chacal ou chien sauvage) allongé ou comme un homme à tête de canidé. Il accompagnait les morts dans l’autre monde et protégeait leurs tombes.

Dès l’Ancien Empire, Anubis préside la cérémonie de l’embaumement et celle de l’ouverture des yeux et de la bouche, répétant ainsi le miracle qu’il avait accompli pour Osiris. À partir de la Ve dynastie, il est supplanté dans cette tâche par Osiris et en devient l’assistant. Durant l’embaumement, le chef des prêtres embaumeurs (le Héry-séshéta, « Supérieur des mystères ») portait un masque à l’effigie d’Anubis.

Sur les murs des premières mastabas, c’était à lui, et non encore à Osiris, que le défunt adressait ses prières pour la survie de son corps après la mort. En effet, dès l’origine du culte, il est à la fois le gardien et le guide du défunt. Ainsi, on retrouve souvent à l’entrée des hypogées, deux Anubis sous formes de canidés allongés face à face, faisant office de barrière contre les forces du mal cherchant à perturber le repos éternel du défunt.

anubis2.jpgDans le texte des pyramides, il est le guide qui conduit le défunt à travers le royaume des morts jusqu’à la salle des deux Maât, le présente au tribunal divin et veille au bon déroulement de la pesée du c?ur (la psychostasie). Également souverain des morts, il est rapidement supplanté dans ce rôle par Osiris qui assimilera petit à petit la plupart de ses prérogatives importantes et qui finit par en faire un dieu de second plan. Il devient le gardien des portes du royaume des morts et se voit parfois représenté avec une clef à la main sous sa forme anthropomorphe ou fixée à un collier sous sa forme canine.

Il reste un dieu funéraire prédominant et assimile les autres divinités canines liées au culte funéraire telles que Oupouaout et Khentamentiou, ainsi que les dieux Ha, Amenti et Sokaris.

Et pour l’anecdote, l’été dernier à Denvers (USA) une sculpture d’Anubis à été placé près des pistes de l’aéroport ! Pas forcément aux goûts des voyageurs superstitieux 😉

 


Thanatos, le fils de la nuit, figure de la Mort pour les Grecs anciens.

thanatos.jpgDans la mythologie grecque, Thanatos (en grec ancien ??????? / Thánatos) est la personnification de la Mort. Selon Hésiode, il est le fils de Nyx (la Nuit), qui l’avait engendré seule. Thanatos est également le frère jumeau d’Hypnos la personnification du Sommeil, de Moros (mort violente) et de Kèr.

Ennemi implacable du genre humain, il a fixé son séjour dans le Tartare, selon Hésiode, devant la porte des Enfers, selon d’autres poètes. C’est en ces lieux qu’Héraclès l’enchaîna avec des liens de diamant, lorsqu’il vint délivrer Alceste. Thanatos était rarement nommé en Grèce, car la superstition craignait de réveiller une idée fâcheuse,
en rappelant à l’esprit l’image de la destruction.

Thanatos avait un c?ur de fer, des entrailles d’airain et une âme de bronze. Les Grecs le représentaient sous la figure d’un enfant noir avec des pieds tordus, et caressé par la Nuit, sa mère. Quelquefois ses pieds, sans être difformes, sont seulement croisés, symbole de la gêne quand les corps se trouvent dans la tombe.

Cette divinité apparaît aussi sur les sculptures anciennes avec un visage défait et amaigri, les yeux fermés, couverte d’un voile, et tenant, comme le Temps, une faux à la main. Cet attribut semble signifier que la vie est moissonnée comme le blé.

Les sculpteurs et les peintres ont conservé cette faux à la Mort, et se sont fait un plaisir de lui donner les traits les plus hideux. C’est, le plus souvent, sous la forme d’un squelette qu’ils la représentent.

Les attributs communs à Thanatos et à la Nuit sont les ailes et le flambeau renversé ; mais Thanatos est encore distingué par une urne et un papillon. L’urne est censée contenir des cendres, et le papillon prenant son essor est l’emblème de l’espoir d’une autre vie.


Yama, le juge des morts en Inde.

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C’est le Seigneur de la Mort dans l’hindouisme, celui des Vedas. Il est décrit de façon populaire comme le juge des morts qui se tient à la porte de l’enfer, qui pèse leurs bonnes et leurs mauvaises actions, et qui décide de leur destin.

 

yama

À la mort, ses serviteurs, appelés « les divinités de Yama » emmènent l’âme et la font descendre dans le royaume de Yama. Le premier être humain et donc le premier être à mourir, il est le fils de Vivasvat et de Saranyû, une des filles de Tvashtri, Yama est parfois considéré comme le frère de Manu.
 
Yama fait partie des dikpâla ou gardiens de l’espace. Il est le gardien du sud, généralement considéré comme néfaste.

Dans l’iconographie, il est généralement représenté avec un visage bleu nuit, une tête de buffle et deux bras tenant l’un un gourdin en forme de colonne vertébrale surmontée d’un crâne (danda) et l’autre un n?ud coulant (pa?u). Son phallus est en érection et il chevauche nu un buffle crachant du feu.


Yanluowang, le dieu chinois gardien et juge de l’enfer.

Yanluowang-copie-1.jpgYanluowang (??? – le roi Yanluo) est un dieu chinois d’origine bouddhiste, gardien et juge de l’enfer. Très présent dans l’imaginaire grâce à l’iconographie et aux contes populaires, il ne possède aucun temple en propre, comme toutes les déités d’aspect trop féroce. 

A Taïwan, une place est parfois faite aux Dix rois des enfers dans le temple du Dieu de la muraille et des douves. Yanluowang lui est en effet est associé dans le bouddhisme populaire et la religion traditionnelle, tout comme il l’est au bodhisattva Dizangwang. Ces trois divinités sont liées au monde infernal.

Quelquefois on lui prête trois assistants nommés « vieillesse », « maladie » et « mort ».

Le roi des enfers dirige un petit personnel de démons souvent représentés avec une face animale, chargés de capturer les âmes que leur méchanceté a désigné à son attention et de tourmenter les damnés. Ce sont eux-mêmes des créatures ayant mal tourné ; leur fonction est ainsi une sorte de punition. À l’issue de leur peine, qui peut parfois être très longue, les âmes sont réinsérées dans le cycle des réincarnations après l’absorption d’une potion d’oubli.


Afin de finir cet article, je vous propose une vision contemporaine, plutôt décalée et très british de la Mort dans « Le sens de la Vie » des Monthy Python.

La mort est désormais tournée en ridicule, et en farce… A croire que nos contemporains préfèrent en rire, … pour éviter d’en avoir peur ?

Sandrine pour – la mort fait partie de la vie

 

Toutes nos sources :

http://fr.wikipedia.org/wiki/Ankou
http://fr.wikipedia.org/wiki/Izanami
http://fr.wikipedia.org/wiki/Mictlantecuhtli
http://fr.wikipedia.org/wiki/Pluton_%28mythologie%29
http://hr.wikipedia.org/wiki/Datoteka:Hel.jpg
http://fr.wikipedia.org/wiki/Hel_%28d%C3%A9esse%29
http://fr.wikipedia.org/wiki/Anubis
http://fr.wikipedia.org/wiki/Thanatos
http://fr.wikipedia.org/wiki/Yama
http://fr.wikipedia.org/wiki/Yanluowang
http://fr.wikipedia.org/wiki/Monty_Python_:_Le_Sens_de_la_vie