Docteur, j’aimerais bien mourir jeudi à 11 heures

Alice s’apprête à prendre le train pour la Suisse. Pas pour y faire du ski ou y planquer quelqu’argent sale sur un compte numéroté, non, Alice a un rendez-vous important avec le Docteur Strom. Médecin controversé, Gustav Strom a accepté d’assister Alice dans sa volonté réitérée d’en finir avec la vie de souffrances sans fin qui est la sienne.

Du 22 avril au 17 mai 2014 à 20h30 au Théâtre de Poche à Bruxelles (Durée 1h40)

Débat à l’issue de la représention le Mardi 29 avril 2014 au Bar du Poche  » Décider de sa vie, décider de sa mort? «  Ecouter le débat en cliquant ici ! 

Le voyage d'Alice en Suisse

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Cette thématique de l’euthanasie très peu abordée au théâtre nous touche particulièrement. Et le théatre de Poche offre la possibilité à un public averti ou non d’entamer une réflexion libre à ce sujet.

le Voyage d’Alice en Suisse nous montre la relation ambiguë entre un médecin (Gustav Strom) et une patiente qui décide d’en finir avec la vie. Mais aussi l’impact de ce choix sur sa mère.

Le voyage d'Alice en Suisse

Le voyage d’Alice en Suisse

« Vous faites le voyage quand vous voulez »

Cette pièce ne va pas être facile pour tous. Car l’auteur parle franchement et avec une dose mitigée de froideur et d’humour de la mort assistée.

Quand le médécin explique à Alice quels barbituriques elle va prendre, comment cela fait effet et qu’au bout de cinq minutes après s’être mis elle-même un sac en plastique sur la tête, elle étouffera, c’est plutôt dur. Mais en même temps… Enfin un texte qui parle de la réalité de la fin de vie assistée.

D’ailleurs comment ne pas penser à la clinique suisse de Michel Houellebecq dans  » la Carte et le Territoire » et aussi au film  » You don’t know Jack  » avec Al Pacino pour le personnage de Gustav Strom.

Alice souffre apparemment d’une maladie incurable dont nous ne saurons pas le nom, de notre côté nous avons eu l’impression qu’Alice n’avait juste plus envie de vivre et qu’elle souffrait de maniaco-dépression.

Et cela nous a fait réfléchir sur le fait de l’importance ou pas d’une vraie « raison ». Sur ce choix radical qu’elle va devoir assumer jusqu’au bout, seule.

Comment faire la part entre une vraie volonté de mourir et un suicide appellatif ? Alice pourra-t-elle faire ce choix sans la « bénédiction » de sa mère ?

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Une belle mise en scène épurée et symbolique.

La scène est quadrillée d’un ruban blanc réfléchissant qui limite l’espace de jeu en plusieurs parties. La scène est donc parcourue de mini-frontières fortes en symbolique.

De quel côté sommes nous ? Avons nous passé la frontière Suisse, sommes-nous arrivés dans une zone où l’euthanasie est légale  ? Du côté des vivants ou des futurs morts ?

Combien de fois John l’anglais hésitant à affronter sa mort passera-t-il des deux côtés ?

Est-ce que la jeune stagiaire fascinée par le docteur et presque jalouse d’Alice pourra continuer à travailler dans cette univers ? Elle qui est pleine de vie et de fougue ? Est-ce que la mère va accompagner sa fille ? Survivra-t-elle au décès de sa fille ?

La pièce nous tient en haleine grâce à l’enchainement rapide des scènes, et au questionnement du docteur qui nous prend à témoin, nous explique avec calme les raisons de son combat.

A-t-on le droit de préférer mourir plutôt que de finir anéanti par un cancer ? Ce docteur de la mort arrêté par la police a maintes reprises agit -il vraiment pour la liberté ou alors pour ses propres raisons personnelles ?

Vous n’aurez pas de réponses en sortant de cette pièce sur le bien-fondé du suicide assisté, l’auteur Lukas Bärfuss ne fait que vous mettre en évidence le sort lié à la fin de vie dans notre société actuelle, mais vous vous poserez beaucoup de questions sur vos propres choix de fin de vie et ceux de vos proches.

 

De Lukas Bärfuss
Mise en scène de Roland Mahauden
Assistant à la mise en scène Grégory Praet
Traduction de Hélène Mauler et René Zahnd
Avec Olivier Coyette, John Dobrynine, Julie Sommervogel, Nicole Valberg, Stéphanie Van Vyve
Scénographie Olivier Wiame
Lumières Xavier Lauwers
Dès 16 ans
L’Arche Editeur est éditeur et agent théâtral du texte représenté.