«Pourquoi roules-tu sans casque ? Tu sais très bien que c’est dangereux », s’entend demander un jeune de 15 ans, stoppé dans sa course folle sur une départementale, réputée pour sa dangerosité. « Je ne sais pas », répond le jeune en ajoutant : « Peut-être parce que j’aime le risque. » 

La réponse est éloquente. Oui, les ados aiment le risque et, parfois, n’hésitent pas à flirter avec la mort. Non qu’en général, ils veuillent mourir. Bien au contraire, s’ils jouent si souvent à la roulette russe, c’est davantage pour s’assurer qu’ils sont vivants et, surtout, qu’ils le resteront quoi qu’il arrive. Sorte d’illusion de toute-puissance et d’invincibilité qui les rassure, à un moment où ils s’affranchissent de la tutelle parentale et s’aventurent dans le monde inconnu des adultes.

 Ado déprime

Le complexe du homard

Françoise Dolto appelait cet âge difficile « le complexe du homard ». Semblable à ce crustacé fragilisé entre deux changements de carapace, l’adolescent, entre oripeaux de l’enfance et peau d’adulte, se débat, se heurte, et cherche à s’affirmer par l’opposition. L’adolescence est une période de changements radicaux : corps, sexualité, psyché, etc. Les limites internes s’écroulent. Tant que ses angoisses de grandir ne seront pas apaisées, l’ado ira plus loin dans ses actes pour trouver sa place et parfois frôler des limites dangereuses.

Se frotter a l’autorité parentale

Dispute.jpgDans cet acharnement à s’affirmer, l’adolescent va heurter de plein fouet l’autorité parentale.  À cette période, tout est paradoxe : l’ado souhaite l’autonomie tout en appréhendant l’inconnu. Il recherche des limites tout en les refusant. L’opposition est un mécanisme qui participe à sa construction. Le parent ne doit pas capituler. Contre un mur de béton, l’ado se cogne mais rebondit ; contre un mur de sable, il s’étiole.

Difficile à comprendre pour nombre de parents, qui ont le sentiment d’avoir constamment soutenu, écouté leur enfant.  Beaucoup de parents actuels manquent de repère. Les difficultés de leur ado viennent signifier leurs fragilités et leurs incertitudes, bousculer leur estime de soi. Ils ont peur de lui, mais surtout d’eux mêmes. L’adolescent perd alors confiance en eux et les attaque, tout en culpabilisant de ressentir cette agressivité.  Un parent qui veut poser clairement des limites doit s’interroger sur son propre passé, si intimement lié à l’histoire de son enfant.

Des parents déboussolés 

Pas facile d’être un parent d’ado ! Entre les disputes, les conflits, les désaccords et quelques fois l’indifférence que leur « grand » leur manifeste,  il y a de quoi être déstabilisé. Surtout lorsque leur progéniture refuse de leur parler, leur ressasse sans cesse qu’ils sont « ringards », qu’en plus ils n’hésitent pas à leur crier dessus. Des comportements « provocateurs », évocateurs du mal être adolescent plein de paradoxe.

En effet, l’adolescent demande à être compris mais en gardant ses secrets. Il affiche des opinions contraires à toutes les autres mais exige d’être considéré et « reconnu ». Sans parler de son indifférence qui traduit malgré tout son attachement à sa famille. De quoi désarmer des parents face à ces comportements caractéristiques  de « l’âge bête » ou « l’âge ingrat ».

Dérapage incontrôlé

Enfant-alcool.jpegIl arrive que le mal-être et la fragilité de l’adolescent soient si profonds que la crise d’adolescence devienne pathologique, notamment à l’occasion d’événements anodins. La stabilité familiale apparaît donc comme un facteur de grande importance.

Certains signes permettent de détecter les comportements symptomatiques. Ainsi, la désocialisation et la déscolarisation permettent de tirer la sonnette d’alarme. Tout comme les troubles des conduites alimentaires (anorexie et boulimie), tentatives de suicide, fugue, prise de drogue ou d’alcool, surtout si un de ces symptômes s’installe dans la durée. Dans ce cas, il ne faut pas hésiter à s’orienter vers une thérapie. L’adolescence n’a décidément rien d’un jeu d’enfant.

Mourir pour exister

Pour se familiariser avec l’idée de la mort, on joue avec elle, on se frotte au danger, on cherche ses limites. L’adolescent fait ainsi connaissance avec lui-même. Il fait le ?tour du propriétaire. L’idée qu’il pourrait lui-même se donner la mort le fascine et l’effraie tout à la fois. La plupart jouent avec l’idée du suicide, pour savoir combien ils comptent pour l’autre et combien la vie compte pour eux. Même ceux qui attentent à leurs jours ont rarement l’intention réelle de mourir. Ils veulent mourir pour exister. Leur visée est double : tuer l’enfant qui est en eux pour passer à l’âge adulte d’une façon magique et garder la maîtrise d’une vie qui leur échappe

Comment réagir ? 

Ado suicideMême si la crise d’adolescence s’accompagne de tensions et de souffrance (…), il ne faut donc pas vouloir à tout prix éviter ou étouffer la crise mais accompagner le changement dont elle est le témoin.

Comment ? Tout d’abord, en prêtant attention à la crise car elle ne se résoudra pas toute seule. Comme dans toute crise, la parole et les échanges apparaissent indispensables pour éviter que la situation ne s’aggrave.

Même si les parents se sentent débordés, c’est à eux de faire le premier pas pour découvrir sans dramatiser pour autant le sérieux des questions que se posent leurs enfants. Il revient aux parents d ?écouter, de trouver les bonnes paroles et la bonne distance par rapport à leur ado.

La thérapie, pour aider parents et ados

Dans les cas où la crise d’adolescence de leur enfant deviendrait incontrôlable, il est conseillé aux parents de consulter leur médecin traitant. Ce dernier pourra alors leur recommander un psychiatre ou un thérapeute approprié. Par le biais d’une discussion régulière avec un tiers « neutre », l’adolescent sera plus à même de prendre du recul par rapport à la violence de son comportement. Sachant qu’il est parfois difficile de faire accepter à son enfant qu’il va aller voir un psy, il est recommandé de le faire participer dans le choix de ce spécialiste. Il peut donc y aller une fois, et si cela ne lui convient pas, la prise d’un rendez-vous avec un autre psychologue devra être envisagée. Il faut que l’adolescent soit en confiance avec son interlocuteur pour qu’il ait envie de poursuivre la thérapie.

Au-delà de ces solutions, la prise de renseignements par les parents ou l’enfant auprès des Ecoles des Parents et des Educateurs peut être une aide précieuse. Tous les moye
ns doivent ainsi être mis en ?uvre rapidement pour mettre fin à ces excès avant que d’autres actes plus graves ne voient le jour (délinquance, etc.).

Par Martine pour 

– La mort fait partie de la vie – 

Therapeute---Martine-Valton---Jouffroy---vignette.jpgMartine Jouffroy Valton, Psychothérapeute

Psychothérapeute gestaltiste diplômée du Centre d’intervention gestaltiste de Montréal, Martine a suivi ses études de psychothérapie clinique en 1995 et a elle-même suivi une thérapie de 5 ans avec des psychothérapeutes d’orientation gestaltiste, à Montréal. Cette orientation lui correspond, car elle aide les personnes dans l’ici et maintenant. Elle a accompagné des personnes en fin de vie et des familles touchées par des maladies génétiques ou le SIDA. Actuellement, elle est coach en entreprise dans le domaine de la communication et du marketing ainsi que plus récemment dans le domaine des recrutements d’experts internationaux pour la commission européenne à Bruxelles. Elle a aussi une pratique privée du coaching en face à face et apprécie particulièrement cette activité très personnalisée. Elle a un site Internet sur lequel elle explique davantage ses services, dont le coaching par téléphone ou par courriel moyennant des frais. Pour la joindre : martine@taktic.eu ou au téléphone +32-485-614-234.  

Pour aller plus loin :

Dialogues avec les enfants sur la vie et la mort 

Par Daniel Oppenheim – Edition Seuil – 2000

Des repères, des conseils et des exemples pour aider les parents à mieux comprendre les émotions et les réactions de leur enfant ou adolescent confrontés à la mort. 

Un été pour mourir

Par Loïs Lowry – Edition Duculot – 1982

Le récit simple et bouleversant d’une année au cours de laquelle une adolescente va assister à la maladie puis à la mort de sa s?ur de quinze ans. 

Parler de la Mort

Par Françoise Dolto – Edition Mercure de France – 1998

Comment parler de la mort aux enfants, à ceux qui vont mourir, à ceux qui veulent mourir, à ceux qui ont perdu un être cher? Avec des mots simples, Dolto aborde ce sujet tabou à notre époque: la mort. 

Source image

http://www.lunion.presse.fr/media/imagecache/article-taille-normale/protec/2011-01/2011-01-19/201101194d3668bbddd72-0.jpg

http://www.marocwebo.com/wp-content/uploads/alcool.jpeg

http://www.lunion.presse.fr/media/imagecache/article-taille-normale/protec/2011-01/2011-01-20/201101204d37b63da0a1e-0.jpg

http://static.commentcamarche.net/sante-medecine.commentcamarche.net/pictures/HDT0U5VJ-istock-000000092572xsmall-s-.png

http://www.legendia.me/wp-content/uploads/2011/04/livre_ouvert.jpeg

Source 

http://www.medicalorama.com/html/sante_adolescents/crise-adolescent

http://www.plurielles.fr/parents/enfants-bebes/la-crise-d-adolescence-des-parents-deboussoles-4237114-402.html

http://www.psychologies.com/Moi/Epreuves/Deuil/Articles-et-Dossiers/La-mort-pourquoi-il-faut-en-parler/Des-ados-fascines-par-la-mort

http://www.psychologies.com/Moi/Moi-et-les-autres/Relationnel/Articles-et-Dossiers/Savoir-s-affirmer/S-imposer-face-a-un-ado

http://www.la-croix.com/Famille/Parents-Enfants/Enfants-et-Adolescents/13-a-18-ans/L-adolescent-confronte-a-la-mort-_NP_-2005-11-01-511065