Salut, c’est Nelson :).

Et voilà, le dernier jour de mon stage est arrivé.

C’est l’occasion de vous faire un petit compte rendu sur mon expérience, mes impressions, mon rapport à la mort, la manière dont j’ai évolué. En tant que jeune, aborder un thème aussi tabou peut être très difficile.

D’un point de vue professionnel, ce stage peut être difficile à vivre parce que peu de monde est prêt à écouter ou à lire quelqu’un qui vient parler de la mort. Il faut trouver les mots justes, ne pas brusquer l’interlocuteur. Il s’agit aussi de savoir aborder les professionnels du secteur et ceux qui sont confrontés à la mort. Bref un défi génial pour un étudiant en communication! D’une autre part, le thème peut être difficile à aborder d’un point de vue personnel. En effet, je pense ne pas être le seul à avoir connu le décès d’une personne proche. Du coup, écrire, lire et écouter sur le thème pouvait me ramener à des expériences vécues (pas forcément, enfait pas du tout, agréables).

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Mon premier jour à la Fondation 

Avant d’arriver

J’étais donc à la recherche d’un stage. En tant qu’étudiant de 3ème année, je me devais de trouver un lieu qui me correspondait et qui me motivait. En effet, ceci n’est pas un simple stage d’observation, j’allais donc être amené à produire un travail « de pro » (je l’ai mis entre guillemets puisque j’ai évidemment fait les classiques « bourdes de stagière » :p).

Au cours de mes recherches, je suis tombé sur ce site un peu particulier, www.foruforever.net, je n’avais encore jamais entendu parler de la mort comme ça, comme si c’était un thème social, sur lequel on écrit des articles et on communique sur facebook.

Cette initiative était une sorte de claque pour moi! 

Le concept de foruforever était nouveau, et correspondait à mes idéaux de communication éthique. En effet, en travaillant pour cette plateforme, j’allais faire des relations publiques et du journalisme sans but lucratif. Le but était bien de conscientiser notre société par rapport à cette problématique de la mort.

En gros, j’étais vraiment attiré!

Plus personnellement maintenant, j’ai déjà connu quelques décès du haut de mes 22 ans. Cependant, la mort, n’a jamais réellement été un tabou pour moi, je n’avais pas peur d’en parler mais les occasions d’en parler réellement sont rares. On ne sait pas en parler n’importe où et avec n’importe qui. Quand j’en avais l’occasion, je parlais surtout des souvenirs que j’avais en rapport avec mes proches décédés. Vous trouverez d’ailleurs une partie de ces souvenirs dans l’article « Le tour du monde de la mort : Le Congo ».

J’ai aussi eu affaire au suicide d’une connaissance, mon rôle a été de réconforter mes amis qui étaient plus proches dudit garçon. Là aussi j’ai du lever le poids du tabou et m’exprimer ouvertement, dire les choses comme elles étaient. Je n’avais donc pas peur de parler de la mort, pour tout vous dire, je ne trouvais pas ça «glauque» non plus.

Je n’avais donc, pas peur de faire de stage ni de communiquer sur la mort. La question que je me posais était plutôt : « Serai-je à la hauteur ? Vais-je assurer en tant que professionnel de la communication ? »

 

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Allais-je assurer?

Pendant le stage

En y réfléchissant, je me dis que si je suis arrivé à foruforever, ce n’était pas par hasard, c’était peut-être aussi parce que j’avais envie, ou besoin (je ne sais pas trop en fait) de dire ce que je pensais de la mort publiquement. J’ai en effet constaté que j’étais motivé à écrire sur ce thème, le mardi (jour de rédaction de mes articles) c’était le jour où je pouvais tout lâcher, écrire sur le thème que je voulais, en rapport avec la mort.

Aujourd’hui, c’est encore plus spécial, vu que le thème c’est… Moi! 😀

Ecrire des articles, c’était fun, je pense avoir pu garder, malgré tout, une bonne distance par rapport au thème sur lequel j’écrivais.

Pour vous donner une idée de ce que j’ai fait, les articles suivants sont déjà publiés : « Les rites funéraires au Congo », un compte rendu sur l’exposition « Si un jour je meurs », et un compte rendu sur notre dernier Café de la mort, « L’hommage parfait pour moi », « Après notre mort, que se passe-t-il sur internet ? », et enfin, une interview d’une stagière en soins palliatifs.

Les articles suivants vont paraître sur le blog de la fondation au cours des mois de décembre et de janvier :

« Comment expliquer le suicide des personnes âgées », « Faut-il avoir peur de la mort ? », « Comment expliquer le succès de la crémation », Un article sur les expériences de mort imminente ou « EMI ». 

NDE-ee

Voici déjà une petite image de mon article sur les EMI

Après 11 articles de fond et une vingtaine sur des dérivés (livres et films) du thème de la mort, je ne me suis jamais senti déprimé.

C’est une preuve que la mort peut être un thème abordé de manière sobre et qu’on peut en parler et travailler dessus pendant deux mois et en ressortir sans séquelles. Je dois vous avouer que je suis plutôt content de ce constat parce que j’ai eu la chance (on peut aussi dire que j’ai bien cherché :p) de travailler sur un thème original, qui me motive et en lequel je crois.

D’autre part, l’ambiance dans l’équipe est plutôt sympa, ça aide beaucoup à se sentir bien dans son travail. J’ai aussi eu l’occasion d’assister à un Café de la mort avec les membres de la fondation comme je vous l’ai dit plus tôt. C’était une belle expérience, très amusante, contrairement à ce que certains pourraient croire. En effet, participer à un événement dans le but de parler de la mort peut en effrayer certains, mais pas du tout en fait, c’était très agréable. Cela m’a aussi permis de m’intégrer au mieux dans l’équipe.

En conclusion

Un stage mortel avec une équipe très agréable. J’y ai beaucoup appris, j’ai du m’adapter au rythme professionnel (ben oui, j’ai fait quelques erreurs) mais j’en ressors grandi.

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Un stage permet à l’étudiant de s’envoler grâce au soutien de professionnels

 

Je pense que la mort restera un thème difficile à aborder pour certaines personnes, mais le travail que fait la fondation est positif et, à mon avis, il provoque un réel changement dans les habitudes. J’ai aimé pouvoir « me lâcher » sur le thème, provoquer des conversations sur la mort, dans mon entourage mais aussi dans le cadre professionnel. J’ai eu l’occasion d’interviewer « monsieur et madame tout le monde », et de discuter avec ces personnes-là. J’ai beaucoup lu, beaucoup vu, beaucoup appris sur la mort, en long en large, mais aussi sur mon travail de communicateur.

C’étaient des moments d’échanges intenses autant sur le plan personnel que professionnel!

A plus et au revoir!

Nelson pour la Fondation (mais surtout pour Nelson lui-même)