L’identité numérique … qui va gérer l’après ?
Je viens de lire un article sur plusieurs personnes qui ont été choqués de voir des insultes sur la page facebook d’un ami commun décédé (les commentaires ont été déposés après le décès et impossible à effacer)…
Je me suis demandée ce qu’il allait advenir de toutes mes infos persos ou pros que j’ai laissé par-ci par-là sur le net…
Evidemment, un utilisateur d’internet mort ne peut plus récupérer ses photographies, effacer ses articles, fermer ses sites Internet…
Ses données personnelles sont donc condamnées à errer sur la Toile et les atteintes à celles-ci sont plus que jamais possibles.
Sur Facebook, le procédure de fermeture d’une page est super longue et complexe, et pendant ce temps, on continue à avoir des petits messages des proches décédés… du style « prenez des nouvelles de … « .
J’ai lu un article intéressant d’une avocate, Muriel Cahen :
« Cela pose donc plus que jamais la problématique du droit à l’oubli sur Internet pour la gestion de l’identité numérique, et cela nous ramène à la problématique de la conservation des données par les moteurs de recherche ou les réseaux sociaux.
Il est stipulé, par exemple, dans les conditions générales d’utilisation du réseau social Facebook, que dès lors que des données sont publiées, celles-ci reviennent de droit à Facebook. En d’autres termes, Facebook peut réutiliser ces données comme il l’entend. De plus, même après suppression d’un compte Facebook, les données personnelles sont conservées. Cela a fait polémique dans de nombreux pays notamment en Europe dans la mesure où cette clause était contraire à la Directive 95/45 de la Commission européenne. Il n’y a jusqu’à ce jour, aucune jurisprudence sur ce sujet.
Pour ce qui est moteurs de recherche, (…) Il préconisait l’effacement au bout de 6 mois des données personnelles enregistrées sur les moteurs de recherche. Cependant, Google n’est pas prêt à se soumettre à la législation européenne sur la protection des données.
Les ayants droits n’ont donc à ce jour, aucun moyen juridique pour faire valoir le droit à l’oubli d’une personne défunte en demandant la suppression des données personnelles de cette dernière aux réseaux sociaux et aux moteurs de recherche.
Tout est donc à faire dans ce domaine et la jurisprudence sur ces questions devraient se développer dans les années à venir. »
Donc oui, l’identité numérique survit, et cette identité est difficilement gérable pour ceux qui restent.
J’espère que ces questions seront abordées afin de nous protéger d’éventuelles utilisations de nos mémoires, ou écrits laissés sur internet… que nous ne gérerons pas !
Pour les Albums de Vie, j’ai donc décidé d’ajouter un module « identité numérique » pour prévoir le coup, et donner ses instructions à une personne de confiance (on pourra ainsi prévoir une liste des sites à clore, des emails à fermer, etc.)… comme çà au moins on gère notre identité numérique, et on est sur qu’on ne laisse pas derrière soi des infos non désirées… en tout cas, on a le choix.
Qu’est ce que vous en pensez ?
Bon lundi !