Antilles : Les rites funéraires d’antan (Part II)
Précédemment, dans « les Antilles : Les rites funéraires d’antan », j’ai évoqué les rites funéraires dans le passé des Antilles. Désormais, « chose promise, chose due », vous pourrez comprendre d’où vient, de nos jours, le rapport particulier des antillais avec les défunts. Surtout le jour de la fête des morts : la Toussaint.
La Toussaint est en fête !
De nos jours, certaines des coutumes d’antan sont plus ou moins suivies. A la Toussaint, je me souviens encore du rassemblement de ma famille autour de la tombe au François (commune du nord de la Martinique), de mon grand père décédé. Ma famille ainsi que toutes les familles de la commune, se retrouvent au cimetière, nettoient, peignent, entretiennent et bien sûr, comme en métropole, fleurissent les tombes des proches disparus.
A la nuit tombée, les sépultures se couvrent littéralement de nombreuses bougies rouges et blanches. Le spectacle de ces cimetières ainsi éclairés d’innombrables bougies est absolument féerique. Dans les chemins du cimetière, les gens se saluent, s’apostrophent et discutent par petits groupes. J’y croise cousins, cousines, tantes, oncles ? et on se doit de relater une anecdote marquante et amusante illustrant le caractère du défunt grand père comme pour mieux le faire revivre. N’ayant jamais connu mon grand père de son vivant, cet événement est l’occasion pour moi de le connaître, de plus en plus, comme on apprend à connaître une personne que l’on côtoie dans la vie de tous les jours. Au cimetière, on évoque autant les morts que l’on demande des nouvelles des vivants. C’est avec l’évocation de souvenirs heureux que l’on conjure la mort qui rôde par l’affirmation de la joie de vivre.
L’ambiance n’est pas à la morosité !
De nombreux vendeurs ambulants profitent de cette ambiance festive pour proposer les traditionnelles pistaches en cornet, snowballs (glaçons pilés avec plusieurs sirops de couleur) et sorbets coco aux visiteurs du soir. Parfois, certains vont jusqu’à chanter les mérites du disparu sur les airs traditionnels du Ka, accompagnés par les tambours. Le café et autres boissons abreuvent l’assemblée et l’ambiance n’a vite plus rien de comparable aux ambiances pesantes des veillées de métropole.
Chers lecteurs, j’espère que votre voyage à destination des Antilles vous a enchanté. Pour ma part, ce fut un plaisir de le partager avec vous, mais toutes les bonnes choses ont une fin et me dirige vers d’autres horizons à explorer. A l’occasion de mon dernier billet, je souhaite remercier l’équipe Foruforever de m’avoir transmis tant de richesse et de valeur à la vie. L’expérience Foruforever offre des rencontres, des témoignages qui sont gravés dans ma mémoire et m’accompagneront tout au long de ma vie. C’est pourquoi, je vous encourage à participer à l’expérience du partage, de l’échange sur la mort sans tabou car elle donne un tout autre sens à la vie !
Lyhia
– La mort fait partie de la vie –