"The tree" le film de Julie Bertucelli, ou comment vivre le deuil …
Je ne vous ai pas encore parlé de ce film que j’ai vu il y a deux semaines … je ne vais pas tout vous dévoiler mais voilà l’histoire : En Australie, Dawn et Peter vivent heureux avec leurs quatre enfants à l'ombre de leur gigantesque figuier. Lorsque Peter meurt brutalement, chacun, pour continuer à vivre, réagit à sa manière. Simone, la petite fille de 8 ans, croit que son père vit à présent dans l'arbre. Un jour elle initie Dawn à son secret… Peu à peu Dawn retrouve des forces, un travail. Peut-être un nouvel amour ? La vie reprend mais l'arbre devient envahissant : ses branches, ses racines, et même son peuple de grenouilles et de chauves-souris se lancent à l'assaut de la maison et menacent ses fondations ! Dawn n'a plus le choix : elle doit le faire abattre …
Je vous passe un petit extrait, Simone, la petite fille est persuadée que l’esprit de son père est dans l’énorme figuier du jardin…. elle réveille donc sa maman, pour qu’elle aussi puisse communiquer avec le défunt …
Quelle belle façon d’appréhender la mort, quelle scène touchante et simple, que cette femme qui part la nuit avec sa fille, grimper sur cet arbre magique et ancestral à la rencontre de son mari décédé… car finalement, elle aussi se prendre au « jeu » de cet endroit propice à la réflexion et à la paix…
L’arbre est un véritable personnage de l’histoire, il symbolise à la fois le rapport à la nature, à la famille et au passé, imposant sa présence tour à tour réconfortante et menaçante, protectrice et envahissante, tandis que chacun des personnages entretient avec lui un rapport individualisé.
« The Tree » n’est pas un film fantastique, mais plutôt animiste… croire aux arbres, croire aux esprits, croire en la force de la nature et vivre avec …
La réalisatrice (qui a elle même perdu subitement son compagnon) insiste sur le fait que les enfants peuvent transformer une épreuve aussi douloureuse que la perte d’un être cher, en quelque chose de créatif, nourri par l’imagination.
« Faire le deuil c’est une expression dure. Ce qui importe, c’est le mot ‘ »faire », c’est le chemin, le parcours à partir de là. Pour cette enfant de sept ans, le détournement du deuil passe par l’arbre, comme figure du père. C’est une façon étrange mais vraie d’aborder la mort avec de l’imagination, et de la vie.« (extrait de l’interview accoré à Nicolas Crousse, Le Soir)
A un moment du film, à son grand frère qui lui dit qu’on doit vivre avec les vivants, Simone, furieuse, lui répond : « avec les morts aussi! ».
Donc à voir, aussi pour le jeu simple et touchant des acteurs, pour les images magnifiques du bush australien, une très belle musique, et finalement une histoire très émouvante.
Vous trouverez encore plus d’infos sur le site officiel du film : link