Je suis Lyhia, nouvelle dans l’équipe Foruforever. Originaire de la Martinique, j’adore la chaleur, qu’elle soit climatique ou humaine. Dans les faits, je n’ai pas peur de la mort mais de l’oubli de mon passage sur cette terre. Il ne me reste plus qu’à remédier à cet oubli hypothétique après ma mort. Comment ? Vivre tout simplement !

 

Moi et la mort

 

Sourire même face à la mortMa solution pour que mon souvenir perdure, ce n’est pas de participer à une télé réalité pour avoir mes 15 minutes de gloire et des milliers de fans. C’est plutôt vivre l’instant présent comme si c’était le dernier et penser à transmettre des valeurs que j’aurais semé tout au long de ma « fureur de vivre ». Des valeurs comme la solidarité, ne jamais remettre au lendemain ce qu’on peut faire le jour même, vivre ses passions et j’en passe. Ainsi, cette transmission aura pour mission (si elle l’accepte) de faire vivre ma mémoire après ma mort.

 

Dans mon expérience à Foruforever, la phrase qui revient lorsque l’on veut engager la conversation sur la mort est : « Je n’ai pas envie de mourir ! ». Eh bien , je vous rassure… moi non plus. Parler de la mort ne sous entend pas de parler des conditions dans lesquelles je vais mourir, mais plutôt de mon absence auprès de ceux que j’aime tel que ma famille et mes proches. Mes souvenirs (lettres issues de ma plume ou de mon clavier, photos, musique etc..), vont maintenir ma présence et, ainsi, mes proches ne vivront pas mon absence après mon décès. Je préfère apprivoiser ma mort en créant des souvenirs qui deviendront ma mémoire après ma disparition, car comme on dit chez moi aux antilles ? « Le soleil se couche, mais le danger ne se couche jamais ».

 

Mes proches, la mort et moi

 

Transmettre la joie de vivre à mes proches de mon vivant me permet de moins appréhender leur propre mort. Je veux vivre à fond ces instants, mais bel et bien les partager avec eux. Si j’ai des rêves à réaliser, c’est avec eux que je veux les partager car tout comme moi, mes proches ne sont pas éternels. Un jour ou l’autre, nous n’échapperons pas à la mort donc préparons nous de la plus belle des manières qu’il soit : écrire sur les instants intenses ou importants, dévoiler nos sentiments pour éviter les regrets, stocker les plus belles chansons qui m’ont fait vibrée, donnée la chair de poule ?.

 

Les autres, la mort et moi

 

C’est humain d’avoir peur de mourir. Bien sûr ! L’inconnu fait peur et on ne s’aventure pas dans l’inconnu, préférant l’ignorer. Cependant, de ma petite île, la Martinique, de 85 km de long et 35 de large, si je n’avais pas pris le risque de prendre rendez vous en terre inconnue (la Belgique), je n’aurais jamais pu rencontrer mes amis, riches de cultures et d’horizons. Pour la mort, c’est similaire. Si je n’avais pas eu l’occasion d’évoquer la mort ou d’y penser, l’idée de continuer d’ «exister» pour mes proches ne serait pas née. L’album de vie de Foruforever est un outil idéal à la réalisation de ce projet. Le questionnement sur sa propre mort est riche en leçon de vie. La moralité, c’est de savoir dépasser cette méfiance de l’inconnu qui ne peut être qu’enrichissant, qu’il (l’inconnu) soit bon ou mauvais.

 

Et vous seriez vous prêt à parler de la mort ? J’aurais l’occasion dans un prochain billet, de partager avec vous de la mort dans la tradition antillaise. Vous découvrirez ainsi que ma culture à sa propre perception de la mort. Tout un programme pour lever le voile sur la mort!

 

A bientôt,

 Lyhia pour Foruforever

— La mort fait partie de la vie —