Le petit rien d’Augustin
Ces petits riens qui sont tout !
Par Béatrice Gernot
Il est des petits riens qui nous sauvent, des petits riens qui nous ramènent à l’autre qui n’est plus, mais qui est encore et toujours, parce que ces « petits riens » disent l’autre, les moments partagés avec lui, la vie qui nous reliait et nous faisait exister ensemble.
Des petits riens, nous en avons tous : petits grigris accumulés au fil de notre vie, et surtout au fil de la vie de l’autre que nous aimions et faisait partie de notre cercle rapproché, voire plus éloigné.
Pour certains, ces petits riens paraissaient anodins quand l’autre existait, vivait. Pour d’autres, ils symbolisaient déjà un signe d’affection, d’amour ou d’amitié, jouaient déjà leur rôle de porte-bonheur.
Une fois l’autre disparu, un petit rien qui n’a de valeur qu’affective, est énorme. « Qui n’a que », expression bien en deçà de l’apport de ce petit rien qui porte en lui une charge d’amour et d’amitié et n’a de valeur que celle du cœur. Qu’il s’agisse d’un crayon, d’un galet, d’un briquet, d’un petit bout de papier griffonné ou d’une petite fleur séchée…un petit rien ravive la présence d’un parent, d’un mari, d’un enfant, d’un ami. Petit rien, comme tu nous fait du bien ! Il n’est qu’à lire « Le petit rien d’Augustin » pour mesurer son importance et sa raison d’être chez les enfants. Il en est de même chez les adultes !
Face à la disparition d’êtres aimés, ces petits riens nous relient sans cesse à eux sans nous enfermer dans le passé, sans volonté de le ressasser, ressasser. Juste des petits riens pour nous accompagner vers de nouveaux lendemains, et nous dire qu’il fait bon se projeter dans l’avenir sans déconstruire ce qui nous a forgé. Des petits riens pour nous rappeler qu’il est impossible d’oublier ceux que l’on a aimés, qui ont donné sens à notre vie, et continuent encore et encore de cheminer avec nous par la pensée.
Béatrice Gernot
Le petit rien d’Augustin de Béatrice Gernot et Clothilde Delacroix / Alice Jeunesse