Le tour du monde de la Mort ! 5e étape : l’Indonésie
Partons à la découverte de la mort dans le monde !
Rites, croyances, culture, traditions, … c’est comment la mort ailleurs ?
Après le Danemark, la Russie, l’Inde, l’Australie …
Cinquième étape du tour du monde de la mort :
L’ INDONESIE
Un peu d’histoire
Les morts sont à la fête chez les Toraja
Le défunt n’est enterré qu’une fois que les moyens sont réunis: argent, construction des maisons temporaires pour héberger la famille (300 à 400 personnes) et les disponibilités de chacun.
Exemple de maisons temporaires pour héberger la famille
Il peut se passer 2 à 7 ans entre le décès et l’enterrement. Entre temps, le corps est dans un cercueil non fermé, dans la chambre à coucher familiale. Il est conservé à l’aide d’injections de formol.
Le cercueil est présenté lors de la cérémonie
La saison sèche est la saison des cérémonies funéraires à l’occasion desquelles les Toraja préparent un « pa’ piong », l’un de leurs plats traditionnels: de la viande de buffle, de boeuf ou de porc, accompagnée de légumes et d’épices, cuite à l’étouffée pendant de longues heures dans un tronc de bambou, enveloppé d’une feuille de bananier.
Autrefois animiste, une grande partie du peuple Toraja a été évangélisé par les missionnaires hollandais, le reste étant musulmans, mais a aussi gardé certaines de ses croyances et de ses pratiques ancestrales. S’ils sont en partie animistes, les Toraja actuels, qui vivent au centre de Sulawesi, portent des pantalons et des chemises, ont des téléphones portables et pratiquent la riziculture et l’élevage.
Les défunts sont toujours honorés en grande pompe (jusqu’à cent buffles sacrifiés pour une famille riche) dans des sépultures traditionnelles. La cérémonie dure plusieurs jours. La célébration d’un défunt s’accompagne de multiples repas, danses, chants et cérémonies, comme l’abattage sacrificiel de buffles. Les invités amènent des présents. Chaque donation fait l’objet d’une comptabilité dûment enregistrée par les officiels de l’état. Ils offrent généralement des animaux (cochons ou un buffles) qui seront abattus pour être mangés.
Sur les flancs des montagnes qui parsèment le Tana Toraja (pays Toraja), des trous sculptés dans la roche font office de caveau familial. Des balcons taillés à même la roche, les tautaus, des statues à l’effigie des morts, saluent les vivants.
Les corps ne sont pas enterrés mais mis dans des cercueils creusés dans les falaises
La momification se fait selon des procédures ancestrales. Les corps des défunts sont entourés de bandelettes blanches et déposés dans le caveau familial dans les crevasses des rochers ou encore on aménage des trous dans le roc. On fabrique des galeries et on expose leurs statues. On continue à les nourrir. Les morts surveillent les vivants.
Tautaus à l’effigie des morts placés devant le caveau de la famille
Lorsque les enfants meurent avant d’avoir eu leur première dent, leur corps est mis dans une cavité creusée dans un arbre. La cavité est bouchée avec du tissu. Si l’arbre croît, c’est le signe que l’enfant continue de vivre avec l’arbre.
Cérémonies funéraires en pays Toraja
(Bien que cette video soit un peu floue, les commentaires sont très intéressants!)
Les voleurs de momies documentaire diffusé sur France 5
Le rite funéraire ancestral, le «solo rambu» est devenu un vrai fardeau économique pour les habitants du Tana Toraja, ou «pays des Toraja», une région indonésienne de la province de Sulawesi du Sud, dans l’île de Célèbes. Ces funérailles grandioses et coûteuses obligent les familles à s’endetter sur des années, et certains habitants, pour faire face à la pression économique, sont devenus pilleurs de tombes. Les momies ainsi prélevées dans leurs niches creusées dans la falaise sont ensuite revendues à prix d’or aux Occidentaux.
Sumba: l’art funéraire et le culte des morts
Les rites funéraires sur l’île de Sumba sont proches de ceux pratiqués par les Toraja: les habitants pratiquent le culte des ancêtres, construisent des maisons sur pilotis jonchés de tombeaux géants, sacrifient des animaux, etc.
Comme les Toraja, les Marapu doivent souvent reporter les cérémonies funéraires car elles sont très onéreuses. En attendant, ils doivent aussi garder leurs morts avec eux dans un coffre.
Cérémonies funèbres à Bali
Bali est le seul endroit en Indonésie de religion hindouiste.
Lors d’une crémation, le sarcophage dans lequel sera brûlé le corps est une immense poupée de paille et de tissus. A Bali, il prend toujours la forme d’un animal variant selon la caste du défunt. Si celui-ci appartient à la caste des brahmanes, son cercueil aura la forme d’un taureau. S’il est satria, il se retrouve dans un lion. Enfin, s’il s’agit d’un sudra, il est incinéré dans un poisson éléphant.
Juste derrière ce taureau de tissu se trouve une tour gigantesque, accrochée sur une structure de bambou. Depuis la maison, ils transporteront le corps jusqu’au sommet de la tour, avant de le déposer sur le bûcher. Cette tour fait office de corbillard.
Idéalement, la crémation devrait avoir lieu 42 jours après le décès pour que le cycle de la vie accomplisse sa boucle parfaite. Cependant certaines crémations sont très onéreuses et donc, comme pour les Toraja, il peut se passer des années entre la mort et l’incinération (pour des raisons financières, les cérémonies sont parfois collectives). Celle-ci est un devoir sacré dont la date est choisie par les astrologues: tant que le corps du défunt n’a pas été brûlé, son âme erre et peut faire du mal aux vivants.
Ensuite, tout le monde s’affaire à garnir de centaines d’offrandes le temple, le sarcophage et la tour mortuaire. On trouve des fleurs, des viandes préparées, des cigarettes, des fruits?
Lorsqu’un Balinais meurt, son âme, immortelle, enfin libérée de son enveloppe charnelle, peut atteindre le Nirvana.
En Occident, la mort est souvent considérée comme triste et taboue. A Bali, les cérémonies funéraires prennent des allures de fête, c’est la consécration de toute une vie et une délivrance aussi.
Le cortège va se diriger le plus rapidement possible vers le bûcher afin d’éviter que les esprits ne se propagent dans le village. Le corps est placé dans le taureau ainsi que toutes sortes de choses, bénies préalablement par le brahmane. Elles préserveront le défunt des mauvais esprits durant son long voyage. La crémation peut prendre plusieurs heures. Après, les cendres sont récupérées et remises à la personne la plus proche du défunt. Enfin, tout le monde est invité au banquet.
Aux pieds du Mont Batur les habitants n’enterrent pas leurs morts
Aux pieds du Mont Batur, volcan encore actif, se trouve un ancien village de Trunyan. Les gens maintiennent leur manière de vivre d’antan. Par exemple, lors des funérailles, ils n’enterrent pas le cadavre d’un mort, ils le déposent simplement sur Ia terre. Ce qui est très étonnant, c’est que le cadavre ne sent pas. II est probable que ce phénomène vient du fait que de nombreux banians poussent dans ce village et produisent un arôme typique qui peut faire disparaître Ies mauvaises odeurs.
Rites funéraires musulmans
Il y a également de nombreux musulmans en Indonésie (cf. notre article sur les rites musulmans face à la mort: cliquez ici). On ne trouve pratiquement aucune information à ce sujet. Il semblerait qu’ils soient enterrés selon les traditions de l’Islam: le corps est soigneusement lavé d’une eau savonneuse et camphrée puis enveloppé d’un simple drap blanc, symbole du retour à la pureté. Il est placé sur le flanc droit à même le sol, les yeux tournés vers La Mecque en attente du jugement. L’index reste tendu en témoignage de l’unicité de Dieu. Les tombes sont en général très simples, parfois marquées d’une simple pierre.
L’Indonésie inspire aussi le cinéma
« Toute la beauté du monde » de Marc Esposito (2006)
Une femme part en Indonésie pour tenter d’oublier la mort de l’homme de sa vie. Un film français émouvant avec Marc Lavoine, Zoé Félix, Jean-Pierre Darroussin.
Nous voici à Bali et à Lombok pour suivre le chemin de Tina, partie se retrouver au milieu des sublimes rizières pour oublier la mort de l’homme de sa vie. Sur l’île des dieux, elle rencontre Franck, un guide, un ami. Voyage, découverte, échappée : l’île de Bali se prête merveilleusement à se « ressouvenir ». Un film agréable à regarder pour ses beaux paysages qui invitent au voyage…
Quand la Mort inspire les écrivains
Malheureusement, nous n’avons pas trouvé de livre à vous proposer au sujet des rites funéraires en Indonésie. Cependant, si vous avez des références à ce sujet, merci de nous contacter à cette adresse: contact@lamortfaitpartiedelavie.com
Le Cimetière royal d’Imogiri
(Photo: le grand escalier d’Imogiri lors des funérailles du Sunan Paku Buwono X de Surakart)
Imogiri est le cimetière des souverains des royaumes de Mataram, Surakarta et Yogyakarta dans l’île de Java en Indonésie. Il est situé dans le kabupaten de Bantul, dans le territoire spécial de Yogyakarta.
Le nom vient du sanscrit hima (qu l’on retrouve dans le nom Himalaya), « ciel » et giri, « montagne ». Imogiri est situé sur le territoire spécial de Yogyakarta.
Le cimetière fut construit sur les ordres du Sultan Agung de Mataram dans les dernières années de son règne dans les années 1640. Son père, le Panembahan (prince) Senopati, est enterré à Kota Gede, aujourd’hui un faubourg de Yogyakarta.
Imogiri est un lieu de pèlerinage important pour les Javanais, notamment à certaines dates du calendrier javanais comme le Satu Suro (Nouvel An javanais), ainsi que du calendrier musulman. Le site appartient d’ailleurs à un réseau de lieux de pèlerinage de la tradition javanaise.
Le cimetière est administré conjointement par les cours Surakarta et Yogyakarta.
Sont en particulier enterrés à Imogiri, le Sultan Agung de Mataram et le sultan Hamengkubuwono IX de Yogyakarta. Le tombe la plus récente est celle du sunan (roi) Pakubuwana XII de Surakarta, enterré en 2004.
Et maintenant ?
Lèpre, tuberculose, sida…
Dans les grandes villes indonésiennes, il y a généralement des hôpitaux et des centres de soin publics ainsi que des cliniques privées. Dans les endroits reculés, ce sont les puskesmas (de Pusat Kesehatan Masyarakat, ou Centre de Santé Populaire), qui accueillent les patients. L’accès aux soins est gratuit dans les centres publics mais pas les médicaments ou la nourriture durant la période des soins.
La qualité des soins dans le pays est dépendante de l’aide internationale. L’Organisation mondiale de la santé et le gouvernement ont mis en place une campagne de vaccination contre la tuberculose qui tue 175 000 personnes par an. L’Indonésie est le deuxième pays d’Asie ayant le plus grand nombre de nouveaux cas de lèpre par an. La propagation du SIDA y est actuellement très rapide. Les problèmes d’eau potable et de qualité de l’air ont un effet très néfaste sur la santé. Entre 2004 et 2007, des mesures importantes ont été mises en place contre la grippe aviaire.
Le tabagisme est très répandu en Indonésie et pèse commercialement pour 1,2 % du produit intérieur brut. Les Indonésiens consacrent en moyenne 3,2 fois plus d’argent au tabac qu’aux dépenses de santé, entre autres pour l’achat des cigarettes locales : les kreteks aromatisés au clou de girofle.
La médecine traditionnelle a encore une place prépondérante dans la société indonésienne. La mortalité infantile est élevée dans l’archipel (39/1000) même si une politique de formation de sages-femmes a été mise en place. L’espérance de vie en Indonésie est de 63 ans.
Peine de mort
La petite délinquance est assez répandue en Indonésie malgré une loi qui autorise la peine de mort à partir de faits tels que le trafic de drogue.
Pour assister à une cérémonie
Si vous voulez assister à une cérémonie funéraire chez les Toraja, une fois sur place, il suffit de vous renseigner en ville. Les Toraja ont l’habitude de recevoir des visiteurs aux cérémonies. Au pays Toraja, la mort fait partie de la vie! Une cérémonie funéraire est donc une fête. Aucune raison de se sentir trop intrusif ou indélicat. Il est d’usage d’offrir au chef de famille une cartouche de cigarettes.
Dans le cas de Bali, il faut demander au centre d’information touristique de Denpasar, mais les grandes cérémonies sont plus rares. C’est habituellement le mercredi. Il faut prévoir des dons pour la cérémonie.Vous trouverez plus d’informations sur cette page: http://pages.riaq.ca/voyages/Ceremonies_funebres_chez_les_Toraja.htm
A bientôt !
Marie-Laure
pour La mort fait partie de la vie
Sources :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Indon%C3%A9sie
http://www.office2tourisme.com/office-de-tourisme/office-du-tourisme/bali_indonesie.php
http://fr.wikipedia.org/wiki/Imogiri
http://www.routard.com/guide/indonesie/75/culture.htm
http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=56032.html
http://www.mackoo.com/indonesie/toraja1.htm
http://pages.riaq.ca/voyages/Ceremonies_funebres_chez_les_Toraja.htm
http://www.easyvoyage.com/indonesie/art-et-rites-funeraires-3308
http://www.indonesie-voyage.com/les-voleurs-de-momies-documentaire-sur-france-5/
http://www.imagesdailleurs.com/fr/galeries/indonesie/sumba-art-funeraire.html
http://www.bali-environnement.com/sumba.htm
http://www.geo.fr/photos/vos-reportages-photo/bali-indonesie-cremation
http://savoir.fr/les-rites-funeraires
http://www.foruforever.net/fr/blog/article-les-rites-musulmans-face-a-la-mort-73219088.html