Le tour du monde de la Mort ! 7e étape : le Japon

Partons à la découverte de la mort dans le monde !

Rites, croyances, culture, traditions, … c’est comment la mort ailleurs ?

Septième étape du tour du monde de la mort : le JAPON

Qu’est-ce que la mort?

Quelqu’un qui s’en va, qui ne vous adresse plus un mot.

Banana Yoshimoto

 

Rites funéraires

La mort est considérée comme le début d’une nouvelle vie

Le tour du monde de la Mort ! 7e étape : le Japon

Les rites funéraires au Japon comprennent une crémation du corps puis une mise en terre des cendres dans la tombe familiale. A cause du manque de place dans les cimetières dû à la forte densité de population, l’incinération est obligatoire et le Japon se retrouve au premier rang mondial pour les dépenses allouées aux obsèques dont le coût moyen est évalué à 30 000 euros (contre 4 000 euros en France).

Rites post-mortem

Les pratiques funéraires japonaises sont empreintes des croyances religieuses dominantes: le bouddhisme et le shintoïsme. Juste après la mort, les proches humidifient les lèvres du mort dans le but que celui-ci renaisse (réincarnation). Puis, ils disposent à côté du défunt, une table sur laquelle sont placés des fleurs, de l’encens et une bougie.

Le tour du monde de la Mort ! 7e étape : le Japon

Ces deux rituels se déroulent durant la veillée funèbre où les proches du défunt se réunissent « consoler » ce dernier car il est « peu enclin à partir ». Enfin, un chapelet bouddhiste est placé entre ses mains pour aider son âme à renoncer aux désirs humains afin d’atteindre la vertu. Dans certain cas, la famille dispose un couteau sur la poitrine du mort, afin d’éloigner les mauvais esprits. Puis les proches déposent auprès du corps un sac rempli d’argent  afin que l’âme du défunt puisse traverser le « fleuve de la mort », situé entre le monde des vivants et l’autre monde. Les autorités sont ensuite prévenues et délivrent un certificat de décès. C’est le fils aîné qui a la charge de l’organisation des obsèques. Il contacte un temple pour procéder aux rites religieux et choisir la date des obsèques. Le corps est lavé est les orifices sont fermés avec du coton. Les derniers habits sont traditionnellement un costume pour les hommes et un kimono pour les femmes. Des soins de thanatopraxie peuvent être prodigués pour améliorer l’apparence physique du mort.

Veillée funèbre et crémation

La tenue traditionnelle lors de la veillée funèbre est entièrement blanche, mais depuis l’ouverture du Japon sur le monde occidental, la tendance est à la couleur noire. Cependant, les Japonais ne portent pas le deuil après la cérémonie.  Les proches du défunt font appel à un moine bouddhiste (s?ryo), qui va lire un sutra durant la veillée et donnera un nom posthume au défunt. Durant la cérémonie, les participants offrent de l’encens pour obtenir l’aide des bons esprits et de l’argent dans une enveloppe noire et grise.  

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Les participants prennent de la poudre d’encens dans leurs mains, les lèvent à hauteur des yeux, referment les doigts et prient. Ils laissent ensuite tomber l’encens dans le brûleur. Cette action est répétée deux fois. Lorsque le moine bouddhiste termine la lecture du sutra, le cercueil est refermé et la veillée funèbre prend fin. En partant, les personnes ayant participé à l’o-tsuya,  s’aspergent de sel purificateur avant de rentrer chez eux, pour conjurer le mauvais sort. 

Ensuite, la crémation a lieu. La tradition veut que les membres de la famille du mort fassent glisser le corps dans la chambre crématoire. Après la crémation, les os et les cendres sont récupérés puis placés dans une urne prévue à cet effet: les os du corps du défunt sont retirés avec des baguettes, en commençant par ceux des pieds et en remontant jusqu’au crâne, puis sont placés dans une urne funéraire. Cette méthode d’extraction a pour but d’éviter au défunt de se retrouver « la tête vers le bas » dans l’urne. Cette dernière est ensuite placée sur un autel et conservée pendant 49 jours dans la maison familiale. Pendant cette durée, le moine prie les 3e, 7e, 21e et le 49e jour pour guider l’âme du défunt.   

Enterrement 

Le tour du monde de la Mort ! 7e étape : le Japon

Une fois la période des 49 jours écoulée, l’urne est portée au caveau familial où plusieurs membres de famille reposent. Cette tombe (haka) est constituée d’un monument en pierre au pied duquel se trouve un bac pour disposer des fleurs ainsi que de l’encens. Tout ceci surplombe une crypte où sont entreposées les urnes funéraires de la même famille. Sur le côté du monument en pierre, est gravé le nom de la personne qui a fait l’acquisition du caveau. Les noms des défunts sont gravés sur la face de la pierre. Mais il est de plus en plus fréquent que le nom du défunt soit aussi écrit sur une pièce en bois placée à côté du caveau. Lorsqu’une personne mariée décède, le nom du conjoint est gravé sur la pierre et peint en rouge. Cette peinture symbolise la volonté des époux de se rejoindre dans la tombe. Ainsi, lorsque le second membre du couple décède, la peinture est alors effacée. Notons tout de même que cette pratique est de moins en moins suivie de nos jours.

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Cérémonie funéraire japonaise 

Le Japon, la mort et le cinéma  

 

Le tour du monde de la Mort ! 7e étape : le Japon

« Departures », film japonais sur la mort et les rites funéraires pratiqués au Japon récompensé par un Oscar

Après la dissolution de son orchestre, Daigo, un violoncelliste, retourne dans son village natal du nord-est du Japon afin de chercher un nouveau travail.  Croyant répondre à une offre d’emploi dans une agence de voyage, il est engagé, sans d’abord réellement savoir en quoi consistera son activité, dans une entreprise de pompes funèbres. Ce travail, que personne ne veut faire et que Daigo lui-même n’aurait jamais imaginé faire, va transformer sa vie et celle de son entourage… 

Bande-annonce du film 


DEPARTURES – Bande-annonce VO par CoteCine

 

La mort et le Japon inspirent les écrivains 

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« KWAIDAN »  de Lafcadio Hearn (1903)

Kwaidan ou Histoires et études de choses étranges

Voici des récits de fantômes, raconté par le plus japonais des auteurs occidentaux. Certains sont tirés d’anciens livres, d’autres ont été recueillis par l’auteur lui-même auprès de vieux paysans. Lafcadio Hearn, à qui l’on doit de magnifiques livres sur le Japon au début du XXe siècle, était britannique avant d’obtenir la nationalité japonaise en 1894. Adopté par la famille de sa femme, il a pris le nom de Koizumi Yakumo et est devenu professeur de littérature anglaise à l’Université de Tokyo.

Dans ce livre, Hearn a rassemblé des histoires de fantômes Japonais (Kwaidan) qui épouvantaient les Japonais de l’époque Edo. Mystère, secrets, forces obscures, ces histoires reflètent bien le rapport à la mort que les Japonais vivent à travers le Shintoïsme. Le bouddhisme est également très présent dans ces contes, la réincarnation y est souvent évoquée et nombreuses sont les histoires se déroulant au sein des temples ou mettant en scène des moines Zen. Ce livre a été porté à l’écran en 1964, par Masaki Kobayashi.

Cimetières

 

Cimetière de Yanaka (Tokyo)

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 Le grand cimetière de Yanaka se trouve au nord de Tokyo, dans le quartier du même nom. Plusieurs temples existent dans le cimetière. Le dernier des Shoguns, Tokugawa Yoshinobu, y est enterré. 

Cimetière d’Aoyama (Tokyo)

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Le cimetière d’Aoyama se situe dans le quartier de Minato à Tokyo. Il est géré par le gouvernement métropolitain de la ville. Il est célèbre pour ses cerisiers en fleurs et est très visité durant la période de floraison. Le cimetière se trouve à l’origine sur une terre de la famille Aoyama faisait parti du clan Guj? dans la province de Mino (aujourd’hui dans la ville de Gifu). Ce fut le premier cimetière public du Japon. Il a une superficie de 260 000 m2.

Les kofun

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Kofun d’Ishibutai à Asuka 

Les kofun sont des monuments funéraires mégalithiques japonais de la proto-histoire, qui ont donné leur nom à la période Kofun entre le IIIe et le IVe siècle. Ces vestiges archéologiques représentent la seule source contemporaine d’informations japonaises sur cette époque puisque les sources écrites sont plus récentes.

Ces tumuli, dont la forme a varié au cours des siècles, sont généralement, vus de haut, en forme de trou de serrure (trapèze surmonté d’un cercle), mais peuvent être aussi ronds (empun), rectangulaires (zemp?-k?h?) ou carrés (h?fun). La forme mixte (zemp? k?en : en trou de serrure) paraît purement japonaise. La chambre funéraire, qui pouvait être peinte, se trouve dans la partie ronde. L’avant était généralement orienté vers le sud ou l’ouest. On y disposait dessus et tout autour des haniwa qui délimitaient cet espace sacré et le protégeaient. Le tertre pouvait également être entouré de fosses contenant de l’eau qui symbolisaient alors la séparation entre le monde de la mort et celui de la vie. 

Et maintenant ?

La peine de mort

Le Japon a une longue tradition de la peine de mort, principalement en temps de guerre. La peine de mort au Japon constitue le châtiment suprême dans ce pays qui l’exécute régulièrement par pendaison. La peine capitale est dans la pratique utilisée essentiellement contre les auteurs de multiples meurtres commis avec circonstances aggravantes.

Dans certains cas, se donner la mort est vu comme une façon noble de mourir dans la société japonaise.

Le seppuku (littéralement «coupure au ventre») ou harakiri, est une forme rituelle de suicide masculin par éventration, apparue au Japon vers le XIIe siècle dans la classe des samouraïs, et officiellement interdite en 1868.

A bientôt ! 

Marie-Laure
pour  la mort fait partie de la vie

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Sources :

http://www.citations.ca

http://www.apgeneapsy.com/article-departues-film-japonais-sur-la-mort-et-les-rites-funeraires-pratiques-au-japon-67590616.html

http://fr.wikipedia.org/wiki/Rites_fun%C3%A9raires_au_Japon

http://japon.aujourdhuilemonde.com/departures-film-sur-les-rites-japonais-recompense-par-un-oscar

http://kyoto.japon.free.fr/k_Litterature.html

http://www.lecture-ecriture.com/3179-Kwaidan-ou-Histoires-et-%C3%A9tudes-de-choses-%C3%A9tranges-Lafcadio-Hearn

http://www.interreligieux.ch/accueil.php?section1=image&iyear=2006&simage=l

http://www.mackoo.com/japon/tokyo-yanaka-cimetiere.htm

http://fr.wikipedia.org/wiki/Cimeti%C3%A8re_d%27Aoyama

http://fr.wikipedia.org/wiki/Kofun

http://archives-lepost.huffingtonpost.fr/article/2008/08/22/1248665_apres-les-fantomes-mystere-dans-les-cimetieres-japonais.html

http://fr.netlog.com/Sayuri999/blog/blogid=2864856

http://fr.wikipedia.org/wiki/Peine_de_mort_au_Japon

http://gallica.bnf.fr