Mort lente ou foudroyante, si je pouvais choisir…
À force de lire des articles parlant de la mort et des témoignages de personnes malades ou de leurs proches (cliquez ici pour lire un article), une terrible question s’est développée petit à petit en moi. Si je tombais gravement malade, est-ce que je préférerais mourir d’une maladie foudroyante, en quelques jours? Ou bien me battre des mois voir des années contre une maladie de toute façon incurable?
Attention, je vais employer dans certains de mes développements des termes et une attitude franche qui pourrait déranger. Mais c’est le meilleur moyen que j’ai pour partager et faire comprendre mes idées dans cet article.
La maladie foudroyante
Je trouve que les « points négatifs » de ce type de maladie sont également ses « points positifs ». Certes, je n’aurais que quelques jours pour « digérer » la nouvelle et l’annoncer à mes proches. Cela serait évidemment un énorme choc psychologique mais je n’aurais pas à le traîner des mois ou des années et donc à en souffrir.
Parlons-en de la souffrance justement. Comme pour la psychologique, la souffrance physique (que j’imagine forcément inhumaine) ne devra pas être supportée longtemps. Idem pour les coûts qu’engendre une maladie grave.
En résumé, la brièveté de la maladie est aussi « négative » que « positive ».
Maintenant, si je me mets à la place de mes proches, c’est probablement le cas le plus horrible des deux. Ils n’auraient ni le temps de se préparer au deuil, ni le temps de préparer l’ « après décès », ne fut-ce qu’au niveau financier. L’effet de surprise est réellement l’effet le plus négatif. Ils auront à peine le temps d’accepter la nouvelle, que le choc du décès les plaquera immédiatement au sol.
La seule chose, c’est que sauf miracle improbable, je sais vers où je vais et comment y aller. Je serai seul maître (pour autant que la maladie me le permette) de ma vie pour les quelques jours qu’il reste. Les choses étant très claires, pas de places à l’espoir ou à la surprise d’une rechute brutale. Ce côté serait certainement plus facile à gérer pour moi et je pourrais donc vivre mes derniers jours comme je l’entends, avec qui je veux.
La maladie plus longue
Je parle ici de la maladie annoncée comme incurable, mais à l’espérance de vie de plusieurs mois voir années.
Le choc de l’annonce, quelle qu’elle soit, reste de toute façon terrible. Pas de différence concernant ce point. En revanche, il est un point qui touche naturellement chaque personne dans le cas et qui est peut-être plus destructeur que le reste au final (encore plus pour les proches) : c’est l’espoir.
Selon moi, il est légitime, même si les faits médicaux et la rigueur scientifique prouvent le contraire, que le malade nourrisse un espoir de guérison. Le fameux miracle. Il est heureux que cela arrive car cela positive tout : le moral du malade et de ses proches, et donc la volonté de « mieux »vivre la maladie. Il est même démontré qu’un malade avec un bon moral sera plus apte à mieux réagir à la maladie. Mais c’est également à double tranchant. Plus l’espoir prend le dessus sur le reste, plus la chute sera douloureuse au moment fatidique. Alors nourrir l’espoir oui, mais de manière honnête envers soi-même. Il ne faut pas se voiler la face pour autant et rester connecté avec la réalité.
Qui dit maladie plus longue, dit plus de soins médicaux et plus de frais aussi.
Et honnêtement, je ne souhaite pas terminer les derniers mois de ma vie dans les hôpitaux, passant de service en service, d’examen en examen.
À quoi bon s’acharner à vivre si c’est pour ne pas réellement en profiter. Pour autant qu’on puisse réellement appeler ça vivre. Je crois que je préférerais rentrer chez moi, ne plus me battre, et vivre mes derniers instants comme je l’entend, entouré de mes proches tout comme dans le cas ci-dessus.
Conclusion
Je le répète : les termes et le style de cet article sont volontairement froids, et cherchent justement à susciter des réactions chez le lecteur. Je ne vous cache pas qu’écrire ces lignes a été une réelle épreuve pour moi, car je n’ai cessé de penser aux personnes qui sont ou ont été réellement dans le cas et je sais pertinemment bien que je ne peux me mettre à leur place.
J’ai simplement essayé d’effleurer ce dont tout le monde a au moins pensé une fois dans sa vie mais dont personne n’ose parler.
Pour terminer, il est évident qu’il n’y a aucune conclusion à tirer de ces cas. Chaque maladie, quelle qu’elle est soit, est une épreuve à part entière et à chacun de la surmonter à sa manière. C’est absurde d’imaginer que certains types de maladie sont meilleurs que d’autres… Il n’y a pas de meilleur maladie que d’autre. Il n’y a tout simplement pas de bonne maladie d’ailleurs.
On peut en parler, il faut en parler, de cette manière ou d’une autre…
J’espère n’avoir blessé personne par le style de l’article, ou les propos qu’il contient. Mon but est simplement d’essayer de pousser les gens à parler de ces maladies, du deuil, autour d’eux. De se dire que malgré la délicatesse du sujet, il est parfois possible d’en parler à certains moments, d’une certaine manière. Et si cela peut aider en ce sens, alors mon but est atteint.