Par Béatrice Gernot

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Ils sont deux, la mère et le fils. Deux qui au départ ne sont qu’un. Le « un » c’est elle, la femme, puissante apparemment. Bras ballants, toute de fragilité devant le grand plein et le grand vide de la vie. Dans l’espoir de quelque chose qui pourrait la combler, arriver. Elle le pressent mais elle attend, incertaine, presque inquiète de trop espérer. Elle doit se remettre au temps, au mystère du temps et de la vie, elle doit passer par cette attente. Et ce qu’elle semblait espérer, arrive.  Deux mots, deux petits mots le disent avec une simplicité désarmante : « Te voici ». On ne voit rien mais à regarder le geste d’amour, d’accueil se former devant nous, à voir le regard de cette femme d’une tendresse infinie, on sait que ce qu’elle attend sera. Et d’ailleurs, il est là quand on tourne la page. Oui, il est là, l’enfant qu’elle avait si longtemps attendu, espéré. Il est là, maintenant. Il y avait l’avant sans, maintenant il y a « ce maintenant » avec … « avec moi » qui n’aura de cesse d’exister, et de faire de ce couple mère-fils, un couple « extraordinaire ». Son fils, ce tout-petit va grandir, l’envahir, mais restera toujours ce tout-petit, celui-lui par qui elle a été, et ce, même quand peu à peu s’inversera le cours de la vie. Unis par leur histoire qui dessine le grand cercle de la vie. Vie et mort liées à jamais dans l’éternité d’une histoire ordinaire des plus singulières où absence et présence ne font plus qu’un.

Ils sont deux Germano Zullo et Albertine, eux aussi unis dans leur amour des traits, des mots, de la vie, dans la vie. En quelques pages, ils ont tout dit avec une formidable élégance et une économie de mots et de traits. Beau, très très beau.

Mon tout petit /Editions La joie de lire

 


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