La légende du cimetière d’éléphant

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Certaines traditions africaines rapportent que les éléphants, à l’approche de leur mort, abandonnent leur troupeau et, guidés par leur instinct, où la mémoire collective de l’espèce, gagnent un endroit connu d’eux seuls. Parvenus à cette sépulture ancestrale où s’entasseraient sur des hectares les ossements blanchis, les éléphants s’y coucheraient pour l’éternité.

C’est au 20e siècle que la légende trouve une explication rationnelle. Christian Zuber, spécialiste de safaris photographiques, constate que les dents des vieux éléphants présentent une usure dramatique quand l’animal atteint 55 ou 60 ans.

Cette usure le condamne à mourir de faim. Il arrive également que les dents usées soient cariées ce qui rend fou de douleur l’animal.

Instinctivement, l’éléphant comme le rhinocéros, cherchent dans les mares boueuses un remède à leurs blessures et à leur douleur.

Christian Zuber a donc suggéré que ces animaux, déjà affaiblis, n’avaient pas toujours la force de ressortir de ces marécages après y avoir trempé longuement leur bouche.

Les points d’eau sont rares dans la savane. On y trouve ainsi regroupés les squelettes d’éléphants âgés et donc avec d’imposantes défenses.

http://www.dinosoria.com/cimetiere_elephant.htm

Conscience de la mort

Chez les grands singes

Des études sur les grands singes montrent de manière quasi indéniable que certains primates ont une conscience de la perte, de la mort de l’un des leurs. Les observations les plus déconcertantes viennent des chimpanzés. A Bossou, en République de Guinée, une épidémie a décimé une partie de la colonie entre 2003 et 2004. Plusieurs semaines durant, les femelles ont continué à porter leur jeune décédé dont le corps s’était même, dans certain cas, momifié.      

 

« Les observations que nous avons faites de chimpanzés réagissant à la perte d’une compagne, et lors des derniers moments de celle-ci, indiquent qu’ils sont bien conscients de la mort et probablement de manière beaucoup plus développée qu’on ne le soupçonnait. »

James Anderson, Université de Stirling

 

Le zoologiste James Anderson et ses collègues de l’Université de Stirling ont filmé les derniers jours et la mort d’une femelle chimpanzé âgée, qui vivait avec quelques congénères dans une réserve en Écosse.

Le groupe était particulièrement calme durant les jours qui ont précédé sa mort, mais surtout très attentionné envers elle. Dans les tout derniers moments, ses compagnons lui ont prodigué beaucoup de caresses et l’ont continuellement toilettée. Lorsqu’elle est morte, ses compagnons se sont éloignés de son corps quelques instants, puis sa fille adulte est revenue pour rester auprès d’elle toute la nuit.

 

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http://www.radio-canada.ca/nouvelles/science/2010/04/26/003-Chimpanzes-mort.shtml

Chez les Elephants

Des observations encore plus troublantes viennent des éléphants d’Afrique, étudiés notamment au Kenya par Cynthia Moss en 1976. A la mort de l’une des femelles du groupe, les autres éléphants sont restés longuement autour du cadavre, le touchant délicatement avec leur trompe et leurs pieds. Ils ont ensuite gratté la terre et en ont parsemé le cadavre à l’aide de leur trompe. Certains sont partis dans les buissons avoisinants afin de casser des branches qu’ils ont déposées sur la dépouille. A la nuit tombée, le corps de l’éléphante était recouvert de terre et de branchages. Tout le groupe est resté comme pour veiller la disparue. Ce n’est qu’à l’aube qu’il s’est éloigné. Etrangement, c’est la mère de la morte qui est partie en dernier.

Des cas similaires sont légion et, bien qu’on ne puisse pas parler de véritable enterrement, nous pouvons légitimement penser que la mort chez certaines espèces entraîne une ritualisation, similaire par divers aspects au cérémonial pratiqué par une grande partie de la population humaine.

http://sornettes.free.fr/spip.php?article156

Chez les fourmis

 

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Juste avant de passer à trépas, la fourmi agonisante quitte la fourmilière pour s’en aller mourir en solitaire, d’après l’étude d’une équipe de l’Institut de zoologie de l’université de Ratisbonne.

« Les fourmis malades évitent le contact avec les autres occupants de la fourmilière, puis s’isolent activement et quittent la fourmilière pour aller mourir seules loin de leurs congénères », explique l’institut. L’agonie d’une fourmi ne suscite aucun « comportement particulier de la part des camarades saines », selon l’étude.

Les fourmis apparaissent plutôt douées d’un altruisme tout animalier: leur comportement est à mettre en rapport avec un grand souci de « conservation de la fourmilière », qu’ont en particulier les fourmis ouvrières, explique l’étude.

http://lci.tf1.fr/science/environnement/2010-01/la-fourmi-malade-se-cache-pour-mourir-5662986.html

Suicide chez les animaux

Jane Goodall raconte comment, en Tanzanie, en 1972, un singe âgé de 8 ans, Flint, s’est allongé près de la dépouille de sa mère en vocalisant et en la touchant inlassablement. Il cessa alors de s’alimenter. Quelques semaines plus tard, Flint fut retrouvé mort : il semblerait qu’il se soit laissé mourir.

Sutapa Mukerjee rapporte qu’une femelle éléphant s’est laissée mourir de faim dans un zoo du nord de l’Inde après la mort de sa compagne d’enclos (Associated Press, Lucknow, Inde, 6 mai 1999). Damini avait passé vingt-quatre jours à pleurer et n’avait ni bougé ni bu ni mangé depuis la mort de Champakali pendant son accouchement. Dans un premier temps, elle est restée immobile, puis ses jambes n’ont pas tenu. Ensuite elle s’est allongée sur le côté, la tête et les oreilles baissées, la trompe recourbée et fixant le personnel avec des yeux tristes. Damini avait dorloté Champakali et l’avait accompagnée pendant sa grossesse. Sa conduite «suicidaire» est la conséquence de la souffrance causée par le deuil*. La perte douloureuse de sa compagne l’a conduite au jeûne et à la mort.

http://sornettes.free.fr/spip.php?article156

Bien à vous,

Jeremy

– La mort fait partie de la vie –